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dimanche, septembre 19, 2010

Bastarche : Si les pressions sont normales, c’est qu’il y a pressions!

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Bastarche : Si les pressions sont normales, c’est qu’il y a pressions!

La semaine à venir s'annonce pleine de surprises et pleine de rebondissements, à la commission Bastarache.

Mais, outre le fait que Marc Bellemare possède trois stylos et un morceau de carton, une écoute attentive des témoignages nous permet de comprendre déjà beaucoup de choses.

En effet,  les récentes révélations et de nouveaux commentaires nous éclairent sur le «modus operandi», la façon de faire libérale, telle que dénoncée par Marc Bellemare.

Car si on admet que les pressions sont normales, on admet d’amblée qu'il y a pressions...

Prenons le témoignage de Marcel Leblanc, qui fut responsable du financement du Parti libéral du Québec (PLQ) pour l'Est-du-Québec entre 2003 et 2009.

Candidement, monsieur Leblanc, qui est également un ami de Charles Rondeau et de Franco Fava, a admis avoir soumis à des ministres de la Justice et à Chantal Landry la candidature de certains avocats qui souhaitaient devenir juges.

Pourquoi un avocat qui souhaite devenir juge choisirait-il de confier son curriculum vitae à un solliciteur de fonds du Parti libéral ? Pourquoi ce solliciteur accepterait-il de donner suite à cette demande? Et pourquoi des ministres de la Justice et la préposée aux nominations au bureau de Premier ministre accepteraient-ils de recevoir des CV des mains d'un solliciteur de fonds du Parti?

Précisons que lors de son témoignage, jamais monsieur Leblanc n'a-t-il indiqué qu'on avait refusé les CV qu'il avait à offrir. Remettre personnellement des CV à un ministre ou à la responsable des nominations au bureau du Premier ministre, n'est-ce pas là exercer une forme subtile de pression? Comme le dénonce depuis le début Marc Bellemare?

Par ailleurs, au delà de témoignage de Leblanc, un autre membre influent du PLQ confirme à la journaliste Geneviève Lajoie, de l'Agence QMI, «qu'il est normal de subir des pressions des collecteurs de fonds». Lui-même solliciteur de fonds pour le Parti libéral du Québec, l’avocat et militant libéral Jean-Paul Boily révèle qu'il a personnellement proposé des noms à des ministres pour des postes de juge.

«C’est comme ça que ça marche, c’est normal. Tu nommes, à travers une liste, les gens que tu penses qu’ils vont faire la job et souvent, au lieu de nommer des gens que tu ne connais pas, tu vas essayer de voir s’il n’y a pas quelqu’un qui a une suggestion», précise-t-il. À ses yeux, les pressions qu’ont pu exercer  Charles Rondeau ou Franco Fava à l’endroit de l’ancien ministre de la Justice pour la nomination de juges n’était certainement pas indue. (http://tinyurl.com/283fpho)

Mais il admet tout de même que ces pressions existent. 

Indues ou non, c'est une question d'appréciation. 

Mais cette affirmation va diamétralement à l'encontre des réactions multiples du Premier ministre, de ses ministres et de ses députés, et même de Franco Fava, qui répètent à qui veut l'entendre que jamais des officiels du PLQ n'ont exercé des pressions sur «le politique».

Donc, deux solliciteurs importants du Parti libéral du Québec confirment la première affirmation de Marc Bellemare à l'effet que des membres influents du PLQ exercent régulièrement des pressions sur le ministre de la Justice. Si vous voulez mon avis, je crois que la commission Bastarache devrait relire attentivement le témoignage de monsieur Leblanc, et admettre que sur ce point, Bellemare a raison. Peu importe ce que diront Fava, Rondeau et madame Landry dans leur témoignage, les faits sont là, documentés et assermentés.

Reste l'autre affirmation de monsieur Bellemare, celle où il relate une rencontre avec le Premier ministre Charest au cours de laquelle il aurait dénoncé ces pressions, ce à quoi monsieur Charest lui aurait répondu d'écouter les recommandations de monsieur Fava. 

Nous sommes tous d'accord que ça reste à prouver.

Mais sur ces affirmations en particulier, je trouve monsieur Charest bien nonchalant.

Me Bellemare a initialement relaté ces événements au printemps dernier. Ça laisse beaucoup de temps au Premier ministre pour réagir, et pour vérifier.

Pourtant, lors de sa fameuse sortie du 24 août dernier, au premier jour des témoignages de la commission Bastarache, monsieur Charest a déclaré: (concernant) «la rencontre du 2 septembre, nous on est en train de vérifier» (http://tinyurl.com/259hxp4). Ce qu'on comprend ici, c'est que monsieur Charest connaissait les allégations de monsieur Bellemare depuis plusieurs mois, mais il aurait attendu le début des travaux de la commission, en août, pour entreprendre les vérifications qui s'imposaient?

Oh oui! La semaine à venir s'annonce pleine de surprises, pleine de rebondissements.







Photo : La Presse Canadienne


;-D

1 commentaire:

Nancy L.Tremblay a dit...

«C’est comme ça que ça marche, c’est normal. Tu nommes, à travers une liste, les gens que tu penses qu’ils vont faire la job (...)» Justement, comment se fait-il qu'il a la liste ou, qu'à tout le moins, qu'il sache "qui" est dessus ?