Ma photo
Rétro-information, veille et suivi-média en temps réel.

lundi, septembre 20, 2010

Pétition pour la révision du projet de loi 103

+ + +
Les pétitions, ça vaut ce que ça vaut, et c'est souvent tabletté plus vite que le rapport Castonguay. Mais dans ce cas-ci, je suis curieux de savoir combien de bons citoyens vont signer. Et tant pis si ça fait suer quelques exhaltés. 

Rendez-vous ICI

;-D

dimanche, septembre 19, 2010

Info pour Me Bastarache? Influence des argentiers : des libéraux se sont déjà plaints

+ + + 
EN RAPPEL : Ce papier très révélateur de Guillaume S. Leduc, publié en printemps dernier sur l'excellent blogue LesAnalystes.ca.
À la lumière des récents événements (à la «luminescence» de récents événements... hehe), incluant les travaux télévisés de la commission Bastarache, la recherche de Leduc se veut d'une formidable pertinence.

Influence des argentiers : des libéraux se sont déjà plaints

Par Guillaume S. Leduc,
Bon matin à tous, je vous propose aujourd’hui un retour dans le temps. Plus précisément, un retour à l’époque 2003-2004, où Marc Bellemare était Ministre de la justice. J’ai fait une recherche de presse à propos des nominations partisanes à l’époque et je suis tombé sur certains reportages et articles intéressants concernant les grands argentiers du Parti Libéral du Québec et leur influence dans certaines nominations.
Juin 2003 : Quelques mois à peine après l’élection de Jean Charest, Denis Lessard nous apprends qu’étrangement, Jean Charest s’est entouré de gens de l’extérieur du cabinet pour le conseiller dans ses nominations. Parmi les noms mentionnés par le journaliste, on compte Raymond Boucher (l’organisateur de la campagne libérale de 2003) et Marc Bibeau (grand collecteur de fond du PLQ).
Dans     ce     « premier     cercle »     des conseillers  qui  ont  la  main  haute  sur l’ensemble       des       décisions,       qui connaissent à la fois la nomination de la  semaine  prochaine  et  la  liste  des projets      de      loi      prévus      avant   l’ajournement  de  juin,  deux  seulement assistent  aux  réunions  du  Conseil  des ministres:    Michel    Crête    et    André Dicaire. Ce sont eux qui ont décidé de faire   rouler   les   têtes   d’une   demi- douzaine   de   sous-ministres   associés de près au PQ.
Novembre 2003 : Cela fait maintenant 7 mois que Jean Charest est à la barre du gouvernement et plusieurs nominations ont été effectuées. Denis Lessard nous rapporte quelques noms de ces amis du parti qui ont obtenu des postes convoités et nous parle de la manière dont Jean Charest a procédé. On apprend que le Premier Ministre a changé les règles habituelles :
Sans       qu’il       n’y       paraisse,       le gouvernement  Charest  a  changé  les règles    pour    les    nominations    du Conseil   des   ministres.   Depuis   des années,  sous  René  Lévesque  comme sous      Robert      Bourassa,      Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry,     les     nominations     étaient préalablement      publiées      sur      des feuilles   « jaunes »,   comme   on   le   dit dans le jargon des cabinets politiques. Pendant    une    semaine    on    pouvait réfléchir   sur   ces   choix   importants, avant qu’ils ne soient approuvés par le gouvernement- bien sûr, la mécanique provoquait     à     l’occasion     quelques fuites,  mais  sans  grande  conséquence. Désormais,          explique-t-on,          le secrétaire  général  du  gouvernement, André  Dicaire,  sort  en  général  de  « sa valise »   le   nom   des   heureux   élus, validés   à   l’avance   auprès   de   Jean Charest.    Ils    sont    nommés    séance tenante par des ministres qui, souvent, n’en  ont  jamais  entendu  parler.
Avril 2004 : Un an après l’élection du gouvernement Charest, il commence à y avoir de la grogne. Le soir même de la démission de Marc Bellemare, on apprenait – et ça a probablement passé inaperçu dans le contexte de démission d’un ministre – que des libéraux commençaient à remettre en question le processus de nomination de Jean Charest. Voici quelques extraits d’une retranscription d’un reportage de Radio-Canada :
BERNARD DEROME (LECTEUR) : Québec,      toujours,      ou      certains libéraux  s’interrogent  de  plus  en  plus sur  la   façon  de  gouverner  de  Jean Charest.  Ce  qui  se  passe,  c’est  qu’il  y a un petit groupe de conseillers qui ne sont  pas  des  élus,  des  gens,  donc,  qui n’ont    aucun    compte    à    rendre    à personne   et   qui   exercent   une   très grande    influence    sur    le    premier ministre.   Plus,   même,   que   certains ministres  et  c’est  ce  qui  agace.
[...]
SOPHIE LANGLOIS (JOURNALISTE) : Certains  libéraux  ont ainsi  une  influence  peu  commune  sur les  orientations  du  gouvernement  et sur le bureau du premier ministre. Or, ils  n’ont  pas  de  comptes  à  rendre,  ne sont  pas  soumis  aux  règles  d’éthique des attachés politiques.
C’est  le  cas  de  Raymond  Boucher,  un publicitaire     retraité. [...] Des   libéraux disent  de  lui  que  c’est  lui  le  vrai  chef de    cabinet    de    Jean    Charest.
[...]
Marc  Bibeau,  le plus  important  collecteur  de  fonds  du Parti  libéral,  fait  aussi  partie  de  ce petit  groupe  tout-puissant.  La  famille Bibeau est propriétaire  de  Schokbéton,   qui   a participé notamment  à  la  construction  du  Stade olympique.
Les   libéraux   inquiets   qui   nous   ont parlé  ne  trouvent  pas  ça  normal  qu’un petit  groupe  d’hommes,  qui  ne  sont  ni des     élus     ni     des     employés     du gouvernement,   aient   beaucoup   plus d’influence   sur   le   premier   ministre que    la    très    grande    majorité    des ministres.
Parmi les autres noms mentionnés, il y a le Président du PLQ de l’époque, Marc-André Blanchard, de même que Pierre Bibeau, organisateur libéral de longue date et conjoint de la ministre Line Beauchamp. Le reportage fait aussi état du congédiement de Michel Crête comme chef de cabinet. Ce dernier se serait opposé à la présence de Marcel Côté, du groupe SECOR, lors d’une réunion sur la stratégie gouvernementale qui le plaçait en conflit d’intérêt. Que voulez-vous, quand on accepte pas « comment ça marche », il semble qu’on n’est plus dans les bonnes grâces du PM. Si j’étais journaliste, j’essaierais sur le champ d’avoir les commentaires de Marcel Côté sur tout ce qui se passe actuellement.

Et Bellemare dans tout ça ?

Le système décrit par Marc Bellemare concernant l’influence présumée des grands argentiers du parti dans la nomination de juges semble trouver écho dans ces articles de presse et reportage qui, à l’époque, démontraient que ceux qui ont la plus grand influence dans les nominations du gouvernement sont des gens non élus, des organisateurs de campagne et des gens qui ramassent du fric pour les libéraux.

Et parmi ceux-ci, des entrepreneurs en construction, comme Franco Fava et Marc Bibeau. Intéressant de noter, au passage, que Franco Fava a été choyé dans l’octroi de contrats gouvernementaux et que l’entreprise de Marc Bibeau a reçu un contrat de 900 000$ sans appel d’offre de l’administration du maire de Laval, Gilles Vaillancourt.

Si ces gens ont une si grande influence à propos des nominations, imaginez ce que ça peut être concernant les contrats gouvernementaux dans le domaine de la construction. Les investissements s’élèvent à des dizaines de milliards de dollars. Étrangement, quand ils ont été annoncés en 2008, le PLQ a récolté un montant d’argent record.

Une commission d’enquête sur le processus de nomination des juges ? Non mais on se fout vraiment de notre gueule. Le mandat de la commission d’enquête doit porter sur le financement du Parti Libéral du Québec et l’influence qu’ont les collecteurs de fonds du parti sur les décisions gouvernementales.












;-D

 

Bastarche : Si les pressions sont normales, c’est qu’il y a pressions!

+ + +

Bastarche : Si les pressions sont normales, c’est qu’il y a pressions!

La semaine à venir s'annonce pleine de surprises et pleine de rebondissements, à la commission Bastarache.

Mais, outre le fait que Marc Bellemare possède trois stylos et un morceau de carton, une écoute attentive des témoignages nous permet de comprendre déjà beaucoup de choses.

En effet,  les récentes révélations et de nouveaux commentaires nous éclairent sur le «modus operandi», la façon de faire libérale, telle que dénoncée par Marc Bellemare.

Car si on admet que les pressions sont normales, on admet d’amblée qu'il y a pressions...

Prenons le témoignage de Marcel Leblanc, qui fut responsable du financement du Parti libéral du Québec (PLQ) pour l'Est-du-Québec entre 2003 et 2009.

Candidement, monsieur Leblanc, qui est également un ami de Charles Rondeau et de Franco Fava, a admis avoir soumis à des ministres de la Justice et à Chantal Landry la candidature de certains avocats qui souhaitaient devenir juges.

Pourquoi un avocat qui souhaite devenir juge choisirait-il de confier son curriculum vitae à un solliciteur de fonds du Parti libéral ? Pourquoi ce solliciteur accepterait-il de donner suite à cette demande? Et pourquoi des ministres de la Justice et la préposée aux nominations au bureau de Premier ministre accepteraient-ils de recevoir des CV des mains d'un solliciteur de fonds du Parti?

Précisons que lors de son témoignage, jamais monsieur Leblanc n'a-t-il indiqué qu'on avait refusé les CV qu'il avait à offrir. Remettre personnellement des CV à un ministre ou à la responsable des nominations au bureau du Premier ministre, n'est-ce pas là exercer une forme subtile de pression? Comme le dénonce depuis le début Marc Bellemare?

Par ailleurs, au delà de témoignage de Leblanc, un autre membre influent du PLQ confirme à la journaliste Geneviève Lajoie, de l'Agence QMI, «qu'il est normal de subir des pressions des collecteurs de fonds». Lui-même solliciteur de fonds pour le Parti libéral du Québec, l’avocat et militant libéral Jean-Paul Boily révèle qu'il a personnellement proposé des noms à des ministres pour des postes de juge.

«C’est comme ça que ça marche, c’est normal. Tu nommes, à travers une liste, les gens que tu penses qu’ils vont faire la job et souvent, au lieu de nommer des gens que tu ne connais pas, tu vas essayer de voir s’il n’y a pas quelqu’un qui a une suggestion», précise-t-il. À ses yeux, les pressions qu’ont pu exercer  Charles Rondeau ou Franco Fava à l’endroit de l’ancien ministre de la Justice pour la nomination de juges n’était certainement pas indue. (http://tinyurl.com/283fpho)

Mais il admet tout de même que ces pressions existent. 

Indues ou non, c'est une question d'appréciation. 

Mais cette affirmation va diamétralement à l'encontre des réactions multiples du Premier ministre, de ses ministres et de ses députés, et même de Franco Fava, qui répètent à qui veut l'entendre que jamais des officiels du PLQ n'ont exercé des pressions sur «le politique».

Donc, deux solliciteurs importants du Parti libéral du Québec confirment la première affirmation de Marc Bellemare à l'effet que des membres influents du PLQ exercent régulièrement des pressions sur le ministre de la Justice. Si vous voulez mon avis, je crois que la commission Bastarache devrait relire attentivement le témoignage de monsieur Leblanc, et admettre que sur ce point, Bellemare a raison. Peu importe ce que diront Fava, Rondeau et madame Landry dans leur témoignage, les faits sont là, documentés et assermentés.

Reste l'autre affirmation de monsieur Bellemare, celle où il relate une rencontre avec le Premier ministre Charest au cours de laquelle il aurait dénoncé ces pressions, ce à quoi monsieur Charest lui aurait répondu d'écouter les recommandations de monsieur Fava. 

Nous sommes tous d'accord que ça reste à prouver.

Mais sur ces affirmations en particulier, je trouve monsieur Charest bien nonchalant.

Me Bellemare a initialement relaté ces événements au printemps dernier. Ça laisse beaucoup de temps au Premier ministre pour réagir, et pour vérifier.

Pourtant, lors de sa fameuse sortie du 24 août dernier, au premier jour des témoignages de la commission Bastarache, monsieur Charest a déclaré: (concernant) «la rencontre du 2 septembre, nous on est en train de vérifier» (http://tinyurl.com/259hxp4). Ce qu'on comprend ici, c'est que monsieur Charest connaissait les allégations de monsieur Bellemare depuis plusieurs mois, mais il aurait attendu le début des travaux de la commission, en août, pour entreprendre les vérifications qui s'imposaient?

Oh oui! La semaine à venir s'annonce pleine de surprises, pleine de rebondissements.







Photo : La Presse Canadienne


;-D