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vendredi, octobre 01, 2010

Bastarache : Il ne peut pas y avoir deux vérités, monsieur Charest

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Revenons si vous le voulez bien sur deux portions du témoignage de monsieur Charest et comparons:

D'une part, il nie le témoignage de Bellemare et se justifie ainsi: «Si mon ministre de la Justice m’avait dit qu’il avait de la pression pour nommer des juges, je m’en souviendrais. C’aurait été inacceptable et on n’aurait pas toléré ça, on aurait pris des moyens pour corriger ça.»

Par ailleurs, on apprend qu'un «solliciteur» de fonds du PLQ (en l'occurrence Charles Rondeau) entre régulièrement dans le bureau de Chantal Landry pour l’aider à faire le tri dans la courte liste de personnes susceptibles d’être nommées à des postes importants par le gouvernement. Y compris des avocats désirant devenir juges. Ce à quoi Jean Charest rétorque: «Je ne suis pas mal à l’aise du tout de ces rencontres-là.»

Donc, il sait pertinemment que des grands argentiers du parti pistonnent des nominations, il trouve ça normal, et du même souffle, il déclare que si son ministre de la Justice Marc Bellemare lui avait fait part d'une telle situation, il s'en souviendrait sous prétexte que ça aurait été inacceptable : «On n’aurait pas toléré ça».

Dites-nous, monsieur le Premier ministre, à nous le bon peuple : On tolère ou on ne tolère pas? C'est acceptable ou ça ne l'est pas? C'est normal ou pas?

En d'autre mots, monsieur Jean Charest: c'est quoi, la vérité dans ces deux déclarations? Il faut que ce soit l'une ou l'autre. Mais il ne peut pas y avoir deux vérités, monsieur Charest.













;-D

lundi, septembre 27, 2010

Un texte de Guy Bolduc: et qu'on vienne pas dire que c'est du Québec Bashing!

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Un des plus beaux textes qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps. 
De la matière à réflexion en 3D. 
Parfois, ça vient de la gauche, parfois, ça vient de la droite, et ici, ça vient des trippes! 
Son texte fait mal, mais cibole, sentez-vous l'amour que ce gars-là a pour son pays, pour sa province?
Quand le nationalisme fait mal, ça donne ceci.
Merci, monsieur Bolduc!
Et qu'on vienne pas dire que c'est du Québec Bashing! 

Lettre ouverte à ma Belle Province…

 
Salut Québec, ma belle province, tu vieillis mal…

Je vais te le dire franchement, il faut que tu arrêtes de te trouver trop parfaite, tu vieillis mal et si cela continue tu va finir tes jours seule dans l’indifférence totale. Je te dis cela car je t’aime encore et je me suis dit que si cela vient d’un Beauceron, le message passera mieux qu’un gars du MacLean’s.

J’ai trois enfants et je suis inquiet, je pense même déménager. J’ai peur d’aller dans tes urgences, j’y suis allé récemment, je me suis senti comme du bétail. J’ai quitté en me disant que je devais laisser ma place à un cas plus grave. La responsable du triage me disait que j’en aurais pour une vingtaine d’heures avant de voir un médecin.

Quand je passe en dessous d’un viaduc, je ne peux pas m’empêcher de penser aux personnes qui en ont reçu un sur la tête, tes routes sont chaotiques, des chantiers de construction partout,  tes aqueducs désuets, l’eau se perd, ta gang aussi.

Je pourrais aussi te parler de ton bas de laine troué avec la Caisse de dépôt et des bonis cachés,  de la corruption dans la politique et dans la construction, des syndicats qui prennent le monde en otage et qui refusent d’évoluer, des décrocheurs, de ton taux de suicide chez les jeunes. Je vais m’arrêter là, je pense que tu vois ce que je veux dire.

En 1995, je te pensais assez grande pour voler de tes propres ailes. Bouchard, Parizeau, Dumont et la communauté des affaires m’inspirait confiance en l’avenir. Le lendemain, j’étais enragé mais j’ai décidé ce jour-là que je ne serais plus une victime et que c’était le temps de passer à autre chose.

La Belle Province, j’ai hâte que tu te prennes en main, que tes gars redeviennent des hommes et tes filles redeviennent des femmes. Tes valeurs ont pris le bord, tes jeunes ne connaissent pas ton histoire et ta politique. Le cynisme est partout, tes modèles sont faibles, c’est la vie par procuration devant son téléviseur. Nous voyons bien en séries éliminatoires au hockey  que ton peuple est en manque de sentiment d’appartenance, la partisanerie extrême frôle la maladie mentale.

Il faut arrêter d’avoir peur des canadiens anglais et des « méchants » américains. J’ai toujours pensé que les langues s’accumulent alors pourquoi m’empêcher  d’envoyer mes enfants à l’école anglaise une couple d’années pour les aider à bien affronter le monde ?  L’anglais, c’est la langue des affaires, plusieurs pays ont compris.  Il me semble que ce serait le temps d’éliminer ce maudit sentiment d’infériorité, cette peur d’avoir peur.

J’aimerais aussi te parler de tes médias car je m’y connais un peu plus dans ce secteur là. Il faudrait  que tes journaux et tes réseaux d’informations arrêtent  de faire peur aux gens. Le but c’est de rapporter une nouvelle pas de la vendre. Cessons d’emplir le bon peuple.

J’aimerais aussi que ce soit possible de débattre. Je trouve que c’est difficile chez vous. Quand tu n’es pas dans le sens du vent, tu peux rapidement devenir un méchant, en groupe un dîner de cons est vite arrivé.

Je voulais te dire en terminant que  j’ai marié une fille de ta cousine la France. Elle est une magnifique conjointe et une mère extraordinaire.  Dans sa famille, c’est possible de débattre gauche droite autour d’une table sans partir une guerre et de rigoler ensuite. J’aime les français, ils ont des arguments pas juste des opinions et des préjugés.

Chère Belle Province, mon message va probablement te passer 100 pieds par dessus la tête car tu n’as pas encore atteint le fond du baril. J’espère que tu ne tomberas pas dans l’indifférence, tu as trop de richesse à exploiter, ta gang a trop de potentiel, ce serait du gaspillage.

Salutations, un gars de ta gang.

Guy Bolduc
 







;-D