+ + +
* Hey, Anne la boulangère, comment ça se fait que le Sandrine repart avec son pain, et que vous n'en n'ayez pas à me donner ce matin?
-- Parce que je n'en n'ai plus les moyens, mon jeune Alexandre. Vois-tu, je suis seule à la boulangerie, et à la porte, il y avait Sandrine, qui voulait acheter son pain, et toi, avec neuf de tes amis qui voulez votre pain quotidien gratuitement. Je ne suis plus capable de cultiver mon blé et de faire tout ce pain en même temps. Je ne suis plus capable de moudre mon blé et de faire tout ce pain en même temps.
* Oui, mais c'est pas mon problème, ça. Moi, je veux mon pain.
-- Je ne suis plus capable d'aller chercher la farine à la remise, et de faire tout ce pain en même temps.
* Oui, mais c'est pas mon problème, ça. Moi, je veux mon pain.
-- Je ne suis plus capable d'aller chercher l'eau à la fontaine et de faire tout ce pain en même temps.
* Oui, mais c'est pas mon problème, ça. Moi, je veux mon pain. Sandrine a eu le sien.
-- Sandrine a eu le sien parce que je suis obligée de faire moins de pain, et elle a payée pour le sien.
* Elle est bien chanceuse, Sandrine, parce qu'elle travaille aux champs. Mais c'est pas mon problème, ça. Moi, je veux mon pain.
-- Je vais te proposer un marché, mon jeune Alexandre: si tu vas aux champs ce matin, et que tu récoltes mon blé avec Sandrine, je vais te donner ton pain.
* Tu sais bien que je ne peux pas, boulangère. Le champ est bien trop loin!
-- Qu'à cela ne tienne, mon jeune Alexandre: si tu vas au moulin ce matin, et que tu mouds mon blé, je vais te donner ton pain.
* Tu sais bien que je ne peux pas, boulangère. Le moulin est tout en haut de la côte. Je ne peux pas monter cette pente. J'arriverais en haut trop épuisé pour moudre ton blé.
-- Alors, mon jeune Alexandre, va à la fontaine, ici, à côté de ma boulangerie, et rapportes-moi l'eau pour faire du pain.
* Tu sais bien que je ne peux pas, boulangère. Cette eau est tellement froide qu'avec mes doigts gelés, je ne pourrai plus couper mon pain pour le manger.
-- Écoutes, mon jeune Alexandre, si tu refuses de mette la main à la pâte, tu n'auras pas de pain aujourd'hui.
* C'est ainsi que tu l'entends, Anne la boulangère? Alors, tu vois là-bas, Francis, le maçon, et André le charpentier, et Jacques, le laitier? Tu les vois venir vers ta boulangerie pour y acheter leur pain?
Eh bien, moi et mes neuf amis, nous allons nous asseoir sur la route, et leur bloquer le chemin, à eux et à tous les autres¸ qui voudront payer pour ton pain. Et nous allons bloquer l’accès à ton champ, et Sandrine ne pourra plus s’y rendre pour récolter ton blé. Et nous bloquerons l'accès à ton moulin, et à ta fontaine.
Et nous ferons cela jusqu’à ce que tu nous donnes ton pain!
Devant cette situation, Anne la boulangère céda, et donna un pain au jeune Alexandre, et à ses neuf amis.
Mais le lendemain, quand le jeune Alexandre et ses neufs amis se présentèrent pour leur pain gratuit, la boulangerie était fermée.
Sur la porte, on lisait cet avis:
Pendant que certains croient encore au miracle perpétuel de la multiplication des pains, d'autres comprennent que la boulangerie n'est plus capable de fournir à la demande et a besoin d'une réingénierie... Morale de l'histoire? Les miracles, ne les exigez pas, mettez plutôt la main à la pâte et contribuez-y!!!
- Anne, l'ex-boulangère
- - -
;-D
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samedi, juin 09, 2012
ALEXANDRE ET LA BOULANGÈRE - UNE FABLE
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jeudi, octobre 06, 2011
POUR QUI SONNERA LE GLAS?
+ + +
À Ottawa, le conservateur Russ Hiebert, député conservateur de South Surrey - White Rock - Cloverdale, en Colombie-Britannique, vient de déposer le projet de loi privé C-317, une initiative visant à obliger tous les syndicats canadiens à rendre publique l'utilisation précise qu'ils font des cotisations de leurs membres. Le gouvernement Harper étant majoritaire, le tout n'est qu'une formalité, même si le NPD s'est dit contre le projet avant d'en avoir pris connaissance.
Dans le même souffle, à Québec, la ministre du Travail Lise Thériault déposait jeudi matin un projet de loi visant à donner aux employeurs le contrôle sur leur main d'œuvre et forçant aussi les syndicats à ouvrir leurs livres et à justifier et leurs revenus, et leurs dépenses.
Le projet de loi 33 éliminera le placement syndical, et concédera à un travailleur le droit de déposer une plainte contre son syndicat à la Commission des relations du travail, en plus de lui permettre de changer d’allégeance syndicale en cours de convention collective.
La durée des conventions collectives passera de trois à quatre ans.
Le projet de loi 33 vise « la mise en place d'une série de mesures concernant la référence de la main-d'œuvre, le régime de négociation des conventions collectives et le système de votation », selon les dires de la ministre Thériault.
Et les travailleurs qui souhaitent changer d'allégeance syndicale exerceront dorénavant leur droit de vote par la poste "ou par un autre moyen déterminé par le gouvernement".
Bien d'autres changements sont prévus à cette loi, mais on devine déjà que quelques centrales syndicales ont commencé à monter aux barricades. La FTQ-Construction, entre autre, lance un appel à la mobilisation. On entend mettre « tout en œuvre pour barrer la route au projet de loi ». On s'y dit convaincu qu'une fois qu'on aura informé les membres, ces derniers vont supporter les dirigeants de la centrale et partiront en guerre contre les deux gouvernements.
À Ottawa, la lutte risque d'être stérile devant un Harper majoritaire qui recule rarement, sinon jamais, devant l'opposition.
À Québec, on est plus chatouilleux. Les syndicats y règnent en rois et maitres depuis des décennies. Il sera intéressant de voir jusqu'où la ministre Thériault est prête à aller pour respecter ses engagements, et encore plus intéressant de voir quelles méthodes les syndicats vont employer pour protéger leurs acquis.
Le député conservateur Hiebert était ce matin en entrevue à l'émission Maurais Live, sur les ondes de la station CHOI RadioX, de Québec. Il y a révélé qu'un sondage récent dit que plus de 95% de la population canadienne désire que les syndicats fassent preuve de transparence et ouvrent leurs livres. 95% de la population, ça signifie que beaucoup, beaucoup de travailleurs syndiqués souhaitent que les centrales qui les représentent se modernisent, et vivent au rythme du XXIe siècle.
Le syndicalisme est attaqué cette semaine de toute part.
Un front s'est ouvert à l'ouest, et un front s'est ouvert à l'est.
Les coups viennent de gauche comme de droite (de la gauche comme de la droite?).
Et les centrales entendent riposter.
Il y a cependant un inconnu sur l'échiquier :
Et si Jean-Marc, soudeur syndiqué, souhaitait un vote secret?
Si Charles, tireur de joint syndiqué, désirait qu'on mette fin au placement syndical?
Si Diane, opératrice de machinerie lourde syndiquée, voulait savoir à quoi on utilise ses cotisations?
Et si finalement les centrales syndicales se trouvaient confrontées à une brutale réalité?
Si leurs propres membres leur rappelaient que le respect de l’individu leur tient plus à cœur que la culture du secret, plus à cœur que les discours vides, plus à cœur que l’inefficacité érigée en système?
Et si, malgré tout ce qu'on pense des syndicats, on pouvait avoir confiance en la lucidité des syndiqués eux-mêmes.
Méfiez-vous, messieurs et mesdames les dirigeants et dirigeantes de centrales syndicales.
Jean-Marc n'a plus envie de vous écouter.
Charles n'a plus envie de vous appuyer.
Et Diane en a marre de vous suivre aveuglément.
Le glas est sur le point de sonner, et ce sont eux qui vont tenir le marteau qui le fera vibrer. Le marteau, c'est naturel : ce sont des syndiqués. De la construction!
;-D
Ça ne va pas bien pour les syndicats.
À Ottawa, le conservateur Russ Hiebert, député conservateur de South Surrey - White Rock - Cloverdale, en Colombie-Britannique, vient de déposer le projet de loi privé C-317, une initiative visant à obliger tous les syndicats canadiens à rendre publique l'utilisation précise qu'ils font des cotisations de leurs membres. Le gouvernement Harper étant majoritaire, le tout n'est qu'une formalité, même si le NPD s'est dit contre le projet avant d'en avoir pris connaissance.
Dans le même souffle, à Québec, la ministre du Travail Lise Thériault déposait jeudi matin un projet de loi visant à donner aux employeurs le contrôle sur leur main d'œuvre et forçant aussi les syndicats à ouvrir leurs livres et à justifier et leurs revenus, et leurs dépenses.
Le projet de loi 33 éliminera le placement syndical, et concédera à un travailleur le droit de déposer une plainte contre son syndicat à la Commission des relations du travail, en plus de lui permettre de changer d’allégeance syndicale en cours de convention collective.
La durée des conventions collectives passera de trois à quatre ans.
Le projet de loi 33 vise « la mise en place d'une série de mesures concernant la référence de la main-d'œuvre, le régime de négociation des conventions collectives et le système de votation », selon les dires de la ministre Thériault.
Et les travailleurs qui souhaitent changer d'allégeance syndicale exerceront dorénavant leur droit de vote par la poste "ou par un autre moyen déterminé par le gouvernement".
Bien d'autres changements sont prévus à cette loi, mais on devine déjà que quelques centrales syndicales ont commencé à monter aux barricades. La FTQ-Construction, entre autre, lance un appel à la mobilisation. On entend mettre « tout en œuvre pour barrer la route au projet de loi ». On s'y dit convaincu qu'une fois qu'on aura informé les membres, ces derniers vont supporter les dirigeants de la centrale et partiront en guerre contre les deux gouvernements.
À Ottawa, la lutte risque d'être stérile devant un Harper majoritaire qui recule rarement, sinon jamais, devant l'opposition.
À Québec, on est plus chatouilleux. Les syndicats y règnent en rois et maitres depuis des décennies. Il sera intéressant de voir jusqu'où la ministre Thériault est prête à aller pour respecter ses engagements, et encore plus intéressant de voir quelles méthodes les syndicats vont employer pour protéger leurs acquis.
Le député conservateur Hiebert était ce matin en entrevue à l'émission Maurais Live, sur les ondes de la station CHOI RadioX, de Québec. Il y a révélé qu'un sondage récent dit que plus de 95% de la population canadienne désire que les syndicats fassent preuve de transparence et ouvrent leurs livres. 95% de la population, ça signifie que beaucoup, beaucoup de travailleurs syndiqués souhaitent que les centrales qui les représentent se modernisent, et vivent au rythme du XXIe siècle.
Le syndicalisme est attaqué cette semaine de toute part.
Un front s'est ouvert à l'ouest, et un front s'est ouvert à l'est.
Les coups viennent de gauche comme de droite (de la gauche comme de la droite?).
Et les centrales entendent riposter.
Il y a cependant un inconnu sur l'échiquier :
Et si Jean-Marc, soudeur syndiqué, souhaitait un vote secret?
Si Charles, tireur de joint syndiqué, désirait qu'on mette fin au placement syndical?
Si Diane, opératrice de machinerie lourde syndiquée, voulait savoir à quoi on utilise ses cotisations?
Et si finalement les centrales syndicales se trouvaient confrontées à une brutale réalité?
Si leurs propres membres leur rappelaient que le respect de l’individu leur tient plus à cœur que la culture du secret, plus à cœur que les discours vides, plus à cœur que l’inefficacité érigée en système?
Et si, malgré tout ce qu'on pense des syndicats, on pouvait avoir confiance en la lucidité des syndiqués eux-mêmes.
Méfiez-vous, messieurs et mesdames les dirigeants et dirigeantes de centrales syndicales.
Jean-Marc n'a plus envie de vous écouter.
Charles n'a plus envie de vous appuyer.
Et Diane en a marre de vous suivre aveuglément.
Le glas est sur le point de sonner, et ce sont eux qui vont tenir le marteau qui le fera vibrer. Le marteau, c'est naturel : ce sont des syndiqués. De la construction!
;-D
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